Vue d’ensemble
Par sa mission, Oxfam s’engage à promouvoir le bien-être des enfants, des jeunes, des femmes et des hommes. Oxfam a une politique de tolérance zéro contre tout comportement allant à l’encontre de son code de conduite, y compris le harcèlement, l’exploitation et l’abus sexuels, ainsi que le manque d’intégrité, la corruption et la fraude. Pour ce faire, Oxfam s’assurera de recruter des gens qui démontrent les mêmes valeurs et s’attend à ce que toute personne œuvrant déjà au sein de l’organisation partage et incarne cet engagement.
CONTEXTE
En Haïti, l’agriculture est l’une des activités les plus importantes. Cependant, ce secteur connaît un déclin marqué et plus de 70% des ménages ruraux vivant de l’agriculture sont considérés chroniquement pauvres. Plusieurs facteurs expliquent cette situation : petite taille des exploitations agricoles, érosion des sols, insécurité foncière, investissement insuffisant, déficience des systèmes d’irrigation, accessibilité limitée au crédit agricole et absence de mécanisme de protection aux chocs. D’autres facteurs structurels, dont la dégradation environnementale, les catastrophes naturels et l’instabilité politique des dernières années ont eu des effets déstructurant sur l’ensemble des filières agroalimentaires. La filière « café » n’a pas été épargnée. Au cours des dernières années, l’apparition de la rouille, conséquence de la hausse des températures, jumelée à la recrudescence des saisons sèches et des évènements climatiques extrêmes, ont provoqué une baisse drastique de la production nationale de café. Ce processus est exacerbé par le vieillissement des exploitations et des exploitants, de même que l’absence de relève agricole. L’ensemble de ces facteurs contribue de manière significative à la baisse des revenus des ménages impliqués dans la production du café.
Résumé du projet
Le Projet « Kafe Makaya – Vers une filière café productive, inclusive et adaptée aux changements climatiques », financé par Affaires mondiales Canada, contribuera à la relance et au renforcement de la filière café et des cultures et élevages associés dans une approche respectueuse de l’environnement. Effectivement, l’approche agroécologique retenue par Oxfam contribuera à réhabiliter les milieux naturels et productifs afin de mieux adapter tant la filière que les collectivités, aux chocs et aux changements climatiques, contribuant ainsi à améliorer la résilience des communautés. Au total, près de 13 000 personnes seront touchées, soit 7 800 femmes et 5 200 hommes, répartis dans 2 600 exploitations familiales des départements du Sud et de la Grand’ Anse en Haïti.
Le projet renforcera les capacités locales, spécialement les compétences professionnelles et de gestion des productrices et producteurs ainsi que des structures de coordination et de régulation de la filière café. D’un point de vue économique, la viabilité des résultats reposera sur la mise en contact et le développement de relations entre les producteurs-trices et les acheteurs (privés et/ou coopératifs). Le Projet misera ainsi sur l’amélioration de l’accès à des marchés rentables. En matière de gouvernance, l’intégration de toutes les parties prenantes permettra de promouvoir la démocratie interne et un accès équitable à des actions de support et d’appui, notamment en faveur des femmes et des jeunes.
Le projet adoptera une stratégie d’intervention basée sur la promotion et la défense des droits des femmes et des filles visant un changement dans les croyances, les attitudes et les comportements. De plus, l’autonomisation des femmes et jeunes femmes sera promue. Les femmes rurales seront renforcées dans leurs rôles actuels, mais aussi dans des rôles novateurs tels que la gestion des semences ou la production du café. Elles seront reconnues comme promotrices d’activités économiques et citoyennes prenant part aux décisions qui les concernent, dans leur famille, dans leurs associations et dans les instances de coordination de la filière café. Les opportunités socio-économiques découlant d’une chaîne de valeur saine donneront aux femmes et aux jeunes une alternative réelle à l’exode rural.
Le Projet interviendra sur quatre composantes soit, la croissance économique et sécurité alimentaire, la gouvernance, le droit des femmes et l’égalité des genres et l’adaptation aux changements climatiques. Plus précisément, le résultat ultime du projet vise l’amélioration du bien-être économique et la réduction de la vulnérabilité des Haïtiens vivant en milieu rural dans les Départements de Grand’Anse et du Sud. Pour atteindre cet objectif ultime, deux résultats intermédiaires sont visés soit l’augmentation de la valeur ajoutée de la filière agro-alimentaire du café et son adaptation aux changements climatiques.
D’un point de vue environnemental, le projet génèrera des effets positifs immédiats en favorisant l’adoption et le renforcement d’une approche agroécologique chez les productrices et producteurs de café. Cette approche contribuera à l’exploitation durable des ressources naturelles et améliorera la résilience face aux changements climatiques. Le projet mettra aussi en œuvre un programme de micro-subvention afin que les acteurs de la filière café puissent acquérir des équipements et/ou technologies vertes favorisant une utilisation plus rationnelle des ressources. Cependant, le projet pourrait aussi avoir des effets négatifs sur l’environnement, notamment en lien avec les activités de plantation et de transformation (dépulpage), et des mesures seront prévues pour mitiger les impacts négatifs potentiels du Projet sur l’environnement. L’environnement pourrait aussi avoir une influence et des répercussions sur l’atteinte des résultats du Projet puisque ce dernier se déroulera dans un pays sensible aux catastrophes naturelles et au sein d’une filière vulnérable aux changements climatiques.
But de la consultance
L’objectif de la consultation est de réaliser un plan de gestion environnementale (PGE) pour le projet Kafe Makaya. La présente initiative ayant été classée dans la catégorie B « Risque faible ou modéré, ou occasion à saisir sur le plan environnemental » selon l’outil d’examen préalable du Processus d’intégration de l’environnement d’AMC. Ainsi, il est exigé par Affaires mondiales Canada qu’une évaluation environnementale propre au site soit effectuée de même qu’un PGE.
Le PGE doit décrire les mesures de mitigation, de renforcement et de surveillance à réaliser pendant la mise en œuvre du projet pour minimiser les effets négatifs potentiels du projet sur l’environnement et maximiser ses bénéfices environnementaux. Un PGE efficace doit garantir que les mesures de mitigation et de renforcement décrites puissent être mises en place et qu’elles soient gérées correctement. Le PGE doit également permettre d’assurer que toutes les activités du projet soient conformes aux dispositions légales canadiennes et haïtiennes relatives à l’environnement en plus de s’inscrire dans les orientations stratégiques définies par le Ministère de l’Environnement (MdE) et le Ministère de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural (MARNDR).
Mandat spécifique et livrable :
Sous l’autorité de la Cheffe de projet et en étroite relation avec la chargée de programmes Haïti, et les autres consultants/es mandatés pour réaliser les études de base du Projet, la/le consultante/consultant a comme mandat de produire un Plan de gestion environnementale contenant minimalement les éléments suivants :
- Une Introduction
- Description de la méthodologie
- Brève description du projet
- Description du lieu du projet et de son environnement (y compris les conditions physiques, biologiques et socio-économiques)
- Politique environnementale et cadre législatif
- Législation, réglementation et/ou politiques au niveau national
- Politique environnementale et exigences légales du donateur (AMC)
- Effets environnementaux potentiels du projet et mesure de mitigation et de renforcement
- Effets environnementaux potentiels (négatifs et positifs) sur l’environnement physique, biologique et socio-économique
- Mesures de mitigation et de renforcement
- Analyse des éventuels effets cumulatifs et des effets résiduels du projet sur l’environnement.
- Impacts potentiels de l’environnement sur le déroulement du projet et mesures de mitigation associées
- Plan de mise en œuvre du PGE incluant, au minimum, les rôles et les responsabilités en matière de gestion de l’environnement, un calendrier de mise en œuvre, une matrice d’évaluation et de suivi du PGE, un budget et une méthodologie de suivi et de rapportage.
*Le document ne doit pas dépasser 50 pages, y compris la table des matières (hors annexes).
INFORMATIONS D’ORIENTATION SUPPLÉMENTAIRES
Effets environnementaux potentiels du projet et mesure de mitigation et de renforcement
Une analyse détaillée des différentes activités du projet et des unités de transformation est effectuée afin d’identifier les impacts environnementaux potentiels, tant négatifs que positifs, du projet sur l’environnement et ceci à toutes les étapes de la filière café et des cultures associées. Une emphase particulière doit être portée aux activités de pépinière, de plantation, de transformation et d’emballage. Pour chacun des impacts potentiels identifiés, il faudra préciser le niveau de risque (niveau de probabilité), la durée et l’amplitude (nombre de personnes affectées). De plus, parmi les impacts positifs potentiels du projet sur l’environnement, il sera important d’identifier les opportunités en matière d’introduction de technologies vertes et de réduction/valorisation des déchets dans la chaîne de valeur café.
Mesures de mitigation et de renforcement
Des mesures de mitigation devraient être définies pour éviter ou minimiser les impacts négatifs du projet sur l’environnement et inversement, des mesures de renforcement devraient être définies pour maximiser les impacts bénéfiques. Des mesures de mitigation doivent être formulées pour chaque impact négatif potentiel identifié pour les composantes physiques, biologiques et sociales. Plus spécifiquement, il est important que des mesures de mitigation contre les risques d’incendies associés à l’agriculture sur brulis et les dommages liés au pâturage à l’air libre soient décrites. En termes de mesure de renforcement, il est essentiel de démonter comment toutes les opportunités seront saisie pour maximiser les bienfaits du projet sur l’environnement. Plus précisément, il est demandé de démontrer, à l’aide de données, les effets positifs du reboisement en matière de réduction estimé des gaz à effet de serre. Enfin, le PGE doit préciser quand ces mesures de mitigation sont nécessaires (par exemple, en continu, en cas d’urgence, à un moment précis).
Impacts potentiels de l’environnement sur l’atteinte des résultats du projet
Étant donné la vulnérabilité de la filière café aux impacts des changements climatiques, il est important, d’une part, de présenter, de façon détaillée, les impacts potentiels du changement climatique sur l’atteinte des résultats du projet et, d’autre part, de bien décrire les mesures et approches adoptées pour favoriser l’adaptation de la filière et des cultures associées aux changements climatiques (type de cultivar, approche en agroforesterie, agroécologie etc) en plus de démontrer, à l’aide de données probantes, que les mesures et actions envisagées favoriseront véritablement une meilleure adaptation. Dans cette section, les impacts potentiels liés aux troubles sociopolitiques et à l’évolution des prix et des débouchés sur les résultats du projet doivent également être abordés.
Suivi, évaluation et apprentissage du PGE
Les procédures visant à fournir des informations sur les progrès et les résultats des mesures de mitigation et de renforcement doivent être clairement spécifiées. Un programme de surveillance doit être conçu pour garantir que les mesures de mitigation et de renforcement sont mises en œuvre et qu’ils aient les résultats escomptés. Le programme de surveillance doit également identifier clairement les indicateurs à mesurer, les méthodes à utiliser, les lieux d’échantillonnage et la fréquence des mesures.
Références
Les sources de toutes les informations et études utilisées/citées dans l’étude doivent être documentées dans une section de références à la fin du document.
Méthodologie et étendue de l’analyse :
L’approche méthodologique doit être participative et collaborative. Elle doit combiner plusieurs méthodes de collecte de données telles que:
- Revue de littérature;
- Collecte des données primaires auprès des groupes cibles des départements d’intervention;
- Entrevue individuelle et semi-dirigée avec les informateurs clés et les parties prenantes de la filière;
- Groupes de discussions/ateliers participatifs avec actrices et acteurs clés des communautés, des départements et de la filière café;
- Visites dans les installations de stockage et de transformation de la filière café.
Il est attendu que l’analyse soit effectuée dans un esprit de travail d’équipe avec les autres consultants et l’équipe projet. Ainsi, la ou le consultant devra travailler en collaboration avec les spécialistes qui mèneront l’analyse comparative entre les sexes et l’analyse chaîne de valeur afin que les différentes analyses se complètent et se renforcent.
La collecte des données doit couvrir la zone d’intervention du projet (5 communes des deux départements) et aux besoins d’autres régions.
PROFIL RECHERCHÉ
- Diplôme universitaire en agronomie, environnement, développement rural, ou tout autre domaine pertinent;
- Expérience démontrée en matière d’analyse environnementale, de planification et de gestion de l’environnement et en rédaction de PGE;
- Expérience de travail antérieure avec des ONG du secteur du développement;
- Bonne connaissance de la loi canadienne sur l’évaluation environnementale et du processus d’intégration de l’environnement d’Affaires mondiales Canada;
- Connaissance des enjeux agro-climatiques du pays et plus spécifiquement de la zone du grand Sud;
- Excellente capacité d’écriture et d’expression en français;
- Autonomie, sens de l’organisation, capacité à travailler en équipe;
- Rigueur et sens de l’analyse.
CONDITIONS:
Toutes les offres d’emploi sont subordonnées à l’obtention de références satisfaisantes et pourront faire l’objet de vérifications notamment des antécédents judiciaires et de toute activité de financement du terrorisme.
Seuls(es) les candidats(es) retenu(e)s en pré-sélection seront contactés(es).
Les personnes intéressées doivent soumettre leur candidature en déposant leur curriculum vitae et leur offre technique sur le portail-emplois d’Oxfam-Québec avant 16 h le 31 juillet 2020.
